Désormais je suis vertical, bien tanqué au milieu de mon allée d’oliviers admirables de cohérence. Ils vivent là paisiblement depuis l’aube des temps. Ils m’apaisent et m’annoncent que je ne suis qu’à la naissance de la passerelle dressée pour m’aider à traverser mon histoire, comme eux, à la recherche de la franche quiétude.
Alors j’avance avec prudence en accomplissant mes si beaux métiers de messager aérien des temps heureux (l’Albatros) et de chercheur de pépites sur la pierre philosophale (l’Orpailleur) car je sais que je suis le seul géomètre à pouvoir arpenter encore ce futur qui n’a qu’une seule idée en tête : interpréter, admettre, dispenser, abréger !
Je reste le manœuvre à la manœuvre, le besogneux du touche à tout, l’artisan vainqueur de la passivité, l’apprenti inlassable de la dignité, le sociétaire permanent de l’académie du « jouer juste » en refusant de devenir mon propre rival.
Et puis, pour tout te dire, j’ai finalement admis que je suis sorti définitivement de la phase « modération » pour me laisser aller enfin à celle de « l’excessivité de mes désirs » avant que ma propre vérité ne devienne cendre...
SavalLd’Arvo