En ce sens, l’écriture est un processus émouvant. Je reconnais que je parle de celui que je connais le mieux, c’est-à-dire moi, en étant à la fois réservé et suffisant : réservé à vouloir aborder des sujets peu maîtrisés, et suffisant en pensant que son soi et son sur-soi vont passionner les foules.
Lorsque l'on a franchi quelques encablures de sa vie, il y a encore de belles histoires à écrire, de jolies étoiles à éveiller, tant de choses à espérer, de vrais amis avec qui on lève un verre de rosé bien frais un jour de belle lumière. C’est sans aucun doute pour moi le bon moment pour essayer de garder le meilleur. Et plus les jours passent, plus j’ai envie de guetter cette lumière et marcher coté soleil le long de mon allée d’oliviers pour ne pas oublier toutes ces lueurs infiltrées au cœur de chacun de mes troubles pour les rendre durables ? Passage d’une beauté douloureuse au parfum d’été qui repose sur les fêlures silencieuses un jour d’éclipse de lune plus long que l’éternité.
Et pour revenir à ma tentative d’envolée littéraire, il me reste une émotion ailée que je voudrais incomparable, mais peut être perdue à tout jamais car incapable de se poser sur la moindre branche salvatrice ! « Toutes les époques et tous les styles font bon ménage, il suffit d’apprendre à les marier car l’harmonie vient du mélange, c’est une question de rythme, d’alternance, d’intensité, de dosage ».
Savall d’Arvo