« Créer c’est enfanter dans la douleur ». Dès que l’on monte sur scène il faut savoir et avoir envie de subir. Pourquoi continuer ? Ne serait-il pas plus simple de rester auditeur et non acteur ? Et quelle est la réponse du pâtissier, du peintre, du poète ou même de la soprano qui franchit la scène absorbante en son centre comme si elle se dirigeait sur les bords de la fausse aux lions ? Parce que : « Je ne me suppose pas, parce qu’à chaque instant je me pose et je me crée ».
Ce que les béotiens prennent pour une excroissance d’égo n’est chez l’artiste (quel que soit son métier) qu’une leçon d’humilité pour lui-même au creux de son intimité non visible. Tandis qu’il fait le beau pour la galerie sous le feu des regards parfois narquois, dedans rongent toutes les acidités du doute, de la remise permanente en question, de l’auto-évaluation critique.
« Donner le meilleur de soi à chaque seconde c’est ce qu’il y a de plus beau au monde tout en sachant que seul un mot d’encouragement, un sourire complice, un regard bienveillant donne des ailes ».
Savall d’Arvo