Affublé de mon pseudo, je débarque à l’improviste pour déposer mes humeurs sur la toile aux mailles si complices. Mine de rien, je suis en train de faire de mon blog une véritable incursion dans une humanité encombrée de pratiques toujours plus complexes les unes que les autres, alors que je n'oublie pas pour autant ce billet intime qui fut un temps cadenassé dans les tiroirs d’un mémorial enfin délivré.
Qui suis-je derrière mon écran à décrire mon quotidien ? A croire qu’il n’y a qu’ici que je puisse me confier ? N’y a-t-il rien de mieux à faire que de prophétiser sur un devenir entre les lignes ? N’ai-je pas une réalité à assumer ? Pourquoi ce besoin de dire aux autres ce qu’est ce « tout » ? Et puis pourquoi donner mon intimité en pâture à ceux qui savent à peine me lire ?
Tu ne comprends pas que je puisse avoir ce besoin d’écrire pour me comprendre, me conduire, pour m’équilibrer, pour être un peu plus que ce peu et peut être même parce que j’en ai mal au ventre de vivre mes inquiétudes. Ecrire toujours et le plus longtemps possible pour que tu puisses mesurer à quel point je ne pourrai jamais mettre un point final à la fin d’un alinéa. Ecrire pour me faire une raison sur ta raison et pour que tu acceptes enfin de me vendre ton âme avant de la rembourser à je ne sais qui, un beau jour, je ne sais quand et certainement pour une poignée de rien, c’est ce qui m’accable !
Savall d’Arvo