Me voici en attente de cette nouvelle renaissance sensée me bousculer. Je vis donc dans le retournement précaire d’une situation juste améliorée, là où chaque seconde ressentie est placée, là où chaque émotion apaisée est remplacée. Avide de libertés vertueuses, je sens bien que je dois me soustraire aux quelques dérèglements climatiques de mon âme. De crises en craintes, en coin de sourire, j’apprends encore à détruire ma décadence pour reconstruire mes espérances…
J’ai parfaitement conscience que je file et me faufile entre mes textes parfois infructueux, que je suis le vide en m’incarnant dans l’indicible absence, que je devine mes propres représailles du manquement au devoir non achevé et que je prends tout au pied de la lettre absente et tremble du frisson de la solitude.
Il m’arrive de constater que le mal est parfois là, qu’il y a bien longtemps que cette peur tenaille mes viscères en marge, sans passion dans ce semblant d’unisson, amputé par son revenant qui n’en finit pas de revenir depuis tant de temps. Pour y remédier, je me laisse envahir de marées et puis j’alterne profondeur et désinvolture pour t’accompagner souvent ou te distraire parfois, pour te donner délicatement la main un soir de lune pleine arrimée à la citadelle de mes nuits. Et puis, le jour venant, je me laisse inonder pour me taire sans t’avoir parlé de Baudelaire ou de Kafka…
Savall d’Arvo