L’INSAISISSABLE ESPACE
Il faut que je te dise ! Je voulais faire de ma vie un monde de tendresse et pourquoi pas d’amour ! Je voulais vivre de gloires, de découvertes, de plaisirs. Je voulais garder ma raison hors d’eau afin de mieux me concentrer sur l’imbrication de mes mots annoncés ou écrits. Mais il n’en est rien ou presque ! Même confronté à la lecture des autres et de tes quelques rarissimes et pauvres lignes qui me servent souvent d’influx, je végète d’introspection ! J’ai le sentiment d’être devenu « anticonformiste par tradition » !
J’ai des écrits partout sur ce disque dur, en fouillis, et puis partout et nulle part dans ma tête ! Je voulais les sauver de ma prochaine misère cérébrale en les étirant à ma plume, dans un premier temps, sur mes cahiers au papier obligeant. Et puis j’ai voulu les mettre définitivement à l’abri d’une certaine forme d’érosion énonciative en les foutant sur ce blog paralysé.
Je l’ai fait un matin de platitude, par mélancolie, parce que je sais que rien n’est immuable, et encore moins les manifestes qui sombrent dans l’emphase puisqu’ils finissent toujours par se résorber dans les cavités meubles de la mémoire collective.
Savall d’Arvo