BON VENT ET MERCI DE M’AVOIR LAISSE CROIRE A L’INFINI…
En pensant combler mes manques, je trouvais un sens à mon existence et en étant aimé en retour, je croyais mes manques comblés. Un sentiment de vide, submergé par le châtiment inepte, perdu dans un monde en ruine, dévasté par la maladie...
Un moment de vertige parfois vécu comme un passage du tout au rien. L’enjeu narcissique est alors si important que la réponse est dans la dépréciation ou dans l’élégante impatience de ne plus essayer de convaincre parce qu’étanche momentanément à la beauté comme à la bonté !
Décidément, l’être humain a une grande difficulté à se définir par lui-même et il est bien difficile d’envisager les bénéfices secondaires d’un chagrin qui nous emporte. Et pourtant, encore et encore, ne serait-ce pas aussi l’occasion d’une renaissance ?
L’albatros a du plomb dans l’aile au point de tourner en rond désespérément sans espoir de se poser. Alors, quand le voile se déchire pour de bon, il réalise qu’il est existentiellement incomplet. Il faut impérativement que l’oiseau des mers que je suis devenu, les yeux embués probablement par les alizés, se remette face au vent du grand large pour déployer sa voilure et vivre de nouvelles aventures, mais ça c’est une autre histoire que je ne pourrais plus jamais conter !
Savall d’Arvo