Mes égarements reviennent ! Je porte en mon centre cette satanée épée à deux lames effilées ! J’ai le ventre en vrac, l’esprit en sac, le cœur emmitouflé ! Que dire puisqu'il faut que je me tienne debout accroché au bastingage, seul à la barre de ce voilier suffisamment armé pour traverser toutes les mers par temps mauvais ? Incapable de dire réellement ce qu'il en est, je cavale vers la calle obscure de ma raison où je détecte une fois de plus que je veux toujours tout jusqu’à la démesure et que je ne sais plus me rassasier d’un petit rien. Il y a des jours où je crois bien avoir contracté le virus de l'hécatombe et non celui qui inonde actuellement le globe ?
J’ai envie de me mettre en veilleuse, vide de vocable, vide d’argument, vide de syntaxe et de formulation. Ces nuits de discernement s’additionnent les unes aux autres inlassablement, si bien que tout ce que j’ai pu accumuler durant ces dernières saisons, me semble désormais inabordable ?
Heureusement qu’une pensée plantée dans ma mémoire m’aide à supporter le tangage et que ces émotions s’endorment doucement sous le drap trop épais de mon existence !
Savall d’Arvo