L’amour, le « vrai », n’a rien à voir avec la sérénité. Même après le cap de la fusion des débuts, et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’amour, ce n’est pas pépère ! Ca chavire, ça secoue, ça nous lie mystérieusement à l’autre dans une épopée qui échappe à toute rationalité.
L’amour touche à notre être, à ce que nous sommes au monde. Mais quand, dans l’amour, on a survécu aux déchirements, aux conflits, on atteint une zone formidable où rejaillit le sentiment. L’amour vrai n’est pas un contrat d’affaires : c’est un sentiment violent qui fait courir un danger aux deux partenaires. Il ne faut jamais l’oublier quand on doute, quand l’autre semble nous « désaimer ». «Quand quelqu’un se défend, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas amoureux. Il peut juste redouter de se retrouver les mains liées. » Pour aimer vraiment, il faut presque croire en une sorte de miracle.
Pour Freud : « L’amour implique une prise de risque. Il suscite un phénomène de vertige, parfois même de rejet : on peut casser l’amour parce que l’on en a trop peur, le saboter tout en essayant de se confier, réduire son importance en s’attachant à une activité où tout repose sur soi-même. Tout cela revient à se protéger du pouvoir exorbitant de l’autre sur nous. » Freud parle « d’attente croyante ». Il faut entretenir le feu qui peut redémarrer, ne pas exiger de satisfaction immédiate. »
Accepter l’inconnu, être patient…
Savall d’Arvo