PETITE CANTATE
Nous restons donc dans la pure tradition humaine, comme toutes les histoires d’ailleurs, alors que nous aurions pu la vivre autrement ! Aussi je te livre « ma » vérité, elle vaut ce qu’elle vaut, mais au moins elle existe au regard de celles maquillées selon ta volonté ! Mais, en toute conscience, je dois te confier que je ne cherche plus la vérité puisqu’elle m’a échappé, mais à me réapproprier mes pensées et donc cette fameuse « parole perdue » il y a peu !
Par le verbe, et donc par l’écrit, je m’autorise enfin à discourir sur mes pensées qui n’ont rien d’universelles et sur mes écrits qui ne sont qu’une disposition à la transmission de ces dernières.
Vois-tu, la grandeur d’un artiste ne se mesure pas au remplissage d’une salle mais à sa capacité à explorer de nouvelles contrées, à se remettre au centre de sa fameuse question, bref à se projeter en avant et au-delà de cet avant. Alors, entre musique (l’entendu) et chant (l’émis), je n’hésite pas une seconde, je prends les deux pour cesser de filmer la monotonie d’une vie biscornue telle qu’elle aurait pu m’être conçue !
Aujourd’hui, je suis radicalement debout face au soleil, non pas retranché comme la très grande majorité de mes semblables, mais comme un homme qui s’est rendu enfin à sa propre humanité par l’éloquence !
Savall d’Arvo