Nos squares sont préservés comme des zones d’écologie de la cité alors que nos monastères sont nécessaires à notre écologie spirituelle. Nous pouvons profiter de nos parcs sans y camper comme nous pouvons bénéficier de nos monastères sans y vivre. Sauf, bien entendu, pour abriter ces contemplatifs qui ont choisi de porter en silence la robe de bure, oui, ceux-là même, comme à Lagrasse de nos Corbières, ceux qui ont tenté de nous procurer l’espace d’un écran, entre « nos hommes et nos dieux », une dose de pur oxygène au milieu de cette vie souvent déroutante.
Mais comment ne pas rappeler que l’expérience de la respiration spirituelle est déterminante pour y voir plus clair, pour dissiper la haine, pour porter de l’attention aux autres, pour essayer d’entreprendre la vie autrement ?
Le pieu, du moins ce qu’il m’ait donné de comprendre, vivrait parmi nous autres en regardant vers le haut ! Il scruterait par-dessus la vie pour chercher la vérité dans l’au-delà. De là va naître un inconfort qui traverse son existence : être là sans y être totalement ! Il s’inspirerait des évangiles pour l’appliquer au monde alors que le sceptique, que je suis, voudrait vivre sans appartenance à un dieu. La foi du pieu juge et souvent condamne alors que la joie du sceptique accueille volontiers la beauté du monde avec une bienveillance certaine !
Alors oui, au travers de ces quelques préceptes, je fais volontairement le choix de la saine métamorphose plutôt que de m’inscrire dans une révolution utopique des êtres et des choses ! L’amour véritable suppose d’adhérer au monde et aux hommes, de les aimer pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils devraient être !
Savall d’Arvo... en hommage à Samuel PATY