ÉCHEC ET MAT
Étourdi par le jeu de ta silhouette lorsque tu t’avançais sur la passerelle pour me désarçonner et ému de tes courbes dont tu savais abuser pour me flinguer debout et à bout portant, tout était pour moi une approche joyeuse et poétique. Je me rangeais volontiers en ces temps que je croyais bénis à la pensée que la beauté n’était pas seulement affaire d’esthétique... La tienne, abusive, celle qui canalisait ma condition inhumaine, était une expérience exclusive que tu n’as pas su considérer. Elle était à toi et en toi. Elle t’était personnelle, essentielle, duelle, et semblait d’une émotion évidente et ce Tout n’avait nullement besoin d’éclairage, seulement d’une respiration… la mienne, imprudente, pour la mettre sous clés et en éclat !
Mais aujourd’hui tu en as fait un arsenal en friche qui va finir par t’exploser entre les reins à force de le manipuler avec délectation.
La coupe étant saoule, je quitte ce navire à l’abandon pour regagner mes eaux claires.
Savall d’Arvo