Agité et bariolé, il trottait déjà sur les pavés recouverts de sable méditerranée de mes chères années. Puis, cet ordre s'est prescrit de lui-même comme on égrène le chapelet, cherchant l’ombre et surtout la lumière pour apaiser l’intérieur. Hélas, il a surgi de mon profond sur fond d’amertume lorsque j’ai eu le besoin de gagner l’oxygène indispensable, mais il a su trouver ce bonheur éphémère, irremplaçable, cette joie sans pareille que l’on baptise « l’émotionnel à l’ordre de l’écriture » !
Curieusement, à force de la triturer dans tous les sens sur l’étendoir de mes nuits courtes, l’écriture me devenait aussi pratique que le verbe. Moi qui ne suis qu’un barbare avide et aride, il fallait que je laisse ce mince filet prendre possession de mes veines pour créer le vide et, un jour, me laisser m’étaler comme le Nutella sur une tartine. Il fallait que je dise que depuis mes pleines ténèbres, les mots m'ont vraiment sauvé pour traverser des intervalles pénibles. Ce n’était là que perception de mon monde, mais il fallait donc que je vous la décrive.
J’ai compris qu’écrire c'est mettre à jour les sentiments importants que l’on porte et les pénétrer jusque dans l’âme pour leur donner discernement et résistance.
Savall d’Arvo