Printemps des poètes que l’on prétend disparus alors qu’ils guettent toutes perspectives qui se dessinent. Printemps des hommes en grisaille alors qu’ils ne sont que fleuris. Signe d’espérance ou événements festifs. Sans omettre cette résurrection de la nature.
Non, il ne suffit pas d'avoir un imaginaire bien fourni pour pouvoir écrire, décrire, analyser.
Non, il n’est pas nécessaire aussi d'avoir les couleurs au bout des doigts ou un énigmatique étui à violon sous le bras, d’avoir vendu son âme à la criée des néons.
Non, pas besoin d’airs d’opéras qui vous enluminent à la première note ou composer une épatante prose en blues, de frapper au cœur et dans tous les sens ou de remettre une pièce jaune dans le juke-box.
Non, il suffit d'être là aussi pour savoir que toutes nos sensations participent au tableau qui nous entoure !
Dépeindre la vie a besoin qu'on la ciselle avec l'adresse d'un orfèvre et l’humilité d’un néophyte, qu'on se joue des sens et de l'indécence, qu'on ne s'arrête pas à ce qui est communément admis, mais aller plus loin, plus profond, plus haut, dans tous les sens tout en ayant un sens véritable, une trame narrative...
Savall d’Arvo