TRIOMPHE DU GRIMOIRE
C’est à cause de toi si j’ai perdu l’Ecriture. Celle du plaisir d’écrire à la plume sur mes carreaux blancs d’élève appliqué. Celle du choix de l’élévation d’une lettre pour la rendre majuscule et lui donner de la majesté. Celle de l’épaisseur d’un souligné pour lui donner l’idée d’un trajet retenu.
Mais c’est grâce à toi si j’ai pu discerner l’agencement d’une expression et celui des espaces pour me nourrir d’un son équilibré. C’est aussi grâce à toi si j’ai pu donner un visage à chacun de mes mots, à chacune de mes phrases pour qu’elles puissent s’envoler.
C’est à cause de toi si aucune de mes images ne semble avoir survécu à la lisière de ton cœur abimé. A moins que l’une d’elles, même la plus insignifiante, se soit réfugiée à l’angle de l’un de tes manuscrits oubliés ?
Savall d’Arvo