Mais pourquoi diable cette volonté acharnée de vouloir atteindre la vérité et de la poursuivre jusqu’à l’étreindre ? « La vérité à tout prix », l’amour de la vérité, mais à quel prix ? Nous sommes trop éprouvés, trop sérieux, trop endurcis, trop profonds, trop blasés… et puis, quand on lui arrache son voile, nous ne croyons plus que la vérité persistera en vérité ?
Aujourd’hui c’est pour nous une affaire de convenance qu’on ne veuille pas voir toute chose dans sa nudité, ne pas se trouver présent partout, ne pas tout comprendre, ni tout savoir ! « Tout comprendre c’est tout mépriser » disait le philosophe… On devrait avoir plus de respect pour la pudeur avec laquelle la nature, derrière les énigmes et les incertitudes, s’est cachée.
Peut-être la vérité est-elle une femme qui a des raisons de ne pas laisser voir ses raisons ? Mais, pour cela, il est nécessaire de s’arrêter doucement à la surface de sa peau, de parcourir les plis de ses courbes, d’adorer son allure bottée, de croire à ses sons, à ses paroles, à ses rires, à tout l’Olympe de l’apparence qu’elle saura, elle seule, nous faire deviner !
Alors, continuation du très peu d’ivraie dans la paille des mots, j’ajoute : « et dans le grain des choses » Et puis, pour tout te redire, je crois en l’espérance des hommes et surtout en la mienne.
Je n’écris plus pour passer le temps car plus il file et plus il se fait exigeant !
Savall d’Arvo