L’ÂME DE FOND
Tandis qu’elles s’étalent avec obstination sur le bord de chacune de mes confessions, les cicatrices mémorielles de tes absences semblent se consoler sans la moindre rivalité. Alors, une fois de plus, face à l’irisation d’un rivage transpercé de lumières, je me suis remis à fouiller sous la ligne d’horizon livrée à tes évocations si contradictoires.
Pourtant, et c’est surprenant, j’ai le sentiment que tu as envouté le temps, mon temps, que chaque jour recopie le précédent, mais aussi que chaque instant de solitude me réconcilie avec moi-même.
Mais que te manque-t-il pour que la cérémonie des retrouvailles soit totale si ce n’est l’agrément simplement humain ? Souviens-toi de cette ile secrète aux cœurs soudés que je savais te décrire fut un temps et qui te faisais rêver, hé bien c’est toujours sur son sable blanc que s’accomplissent de surprenantes métamorphoses.
Au loin, écoute le carillon d’une petite chapelle ancestrale qui rappelle que la belle endormie souhaite renouer avec les étoiles, celles que j’ai ordonné pour toi la veille. Pour ce pillard d’émotions que je suis devenu par la force des choses, il n’est pas de meilleur endroit où attendre la fin du monde !
Savall d’Arvo