Et puis la résonance de tes quelques écrits, surtout les derniers maudits, ils m’écorchent, me parcourent, je respire l’odeur de chacun de tes mots qui me glacent. Mais, comment te dire que j’ai mal, là en plein centre, en plein cœur du vide et cela malgré l’échéance que tu dessines.
J’agonise, je me laisse aller cérébralement, je plane, je divague avec ce qu’il me reste d’encéphale pour endiguer quelques unes de mes ravissantes images qui me reviennent sans cesse. Elles me ravagent même dans mon verbiage et mon pari stupide de tenir tête au monde.
Je feuillette mentalement le livre de notre rencontre et je triture mon éternelle raison. Et puis à mon oreille ton souffle qui se fait court, saccadé et me résonne ! C’est la juste rançon de ma pauvre gloire, l’espoir croissant pour que nos lendemains soient préférables !
Va falloir s’accrocher face aux déferlantes ! Traverser l’univers en m’inclinant vers le plus doux des triangles solaires et en suivant le sillon de mon imaginaire. M’éloigner du plaisir et tenter de m’assoupir malgré tout. Pauvres que je suis à chercher l’extase sur le bord d’un lit devenu soudainement précaire !
Mes yeux sont las et je me désole. Le dessèchement et puis l’incendie ! Tout mon être ne dégage plus rien. Impossible pour moi de me soustraire à la solitude qui me flingue à bout partant.
Savall d’Arvo