Pas vraiment envie de persister dans cette nuit sans fin et pas la moindre envie de me tenir debout face aux éléments. A deux doigts de me relever, d’aller droit vers la mer et à une coudée d’affronter les bourrasques grisantes, la pluie profitable et l’eau salée enfin !
J’ai la tête sourde et les jambes lourdes. J’ai le corps à l’ouvrage, tout courbaturé par le trop d’efforts consentis depuis tant de siècles. Mon cœur réclame de la distance et mon esprit m’abandonne au beau milieu de cette allée blanche biscornue qui produit instinctivement des mots d’égale longueur et d’inégale langueur pour former une apostrophe droite.
De doutes en conflits, j’ai l’organisme qui s’ennuie. Il se rue vers l’impotence, vers l’indolence et le mépris si bien qu’il se tasse, stagne et renonce. Je ne parviens plus à soulever cette carcasse lourde de paroxysmes. Je n’ai plus le temps de fuir.
« On m’avait prévenu que la fin de l’innocence serait curieuse et souvent furieuse ! Mais je n’ai rien voulu savoir tant que la vie ne m’avait pas pris aux entrailles en me laissant sonné entre éblouissement et effarement ! »
Savall d’Arvo